Route Aven - Derborence
Pour remplacer le vertigineux sentier muletier de la rive gauche de la Lizerne, un consortage va se former en 1947 dans le but de construire une route et de sortir la vallée de son isolement.
Pour remplacer le vertigineux sentier muletier de la rive gauche de la Lizerne, un consortage va se former en 1947 dans le but de construire une route et de sortir la vallée de son isolement, de pouvoir exploiter les forêts et capter les eaux et encore de faciliter l’économie agricole et alpestre de toute cette région. L’exécution de ce gigantesque chantier (pour l’époque) s’est étendue entre 1951 et 1967.
L’exécution du dernier tronçon de 4,3 km Courtenaz – Derboreintze (Lac de Derborence) à travers l’éboulement s’est fait exclusivement avec les matériaux d’excavation concassés lors du creusement des bassins de compensation sous le scex (rocher) de Vérouet (début des travaux en 1956 / 1957).
La route a permis l’adduction des eaux d’arrosage et de l’eau potable des trois communes concernées (Ardon, Conthey et Vétroz). Un aménagement hydroélectrique a été réalisé en plusieurs étapes. Aujourd’hui, l’eau de la Lizerne et de la Morge et de leurs affluents est turbinée dans la centrale au fil de l’eau d’Ardon.
1958
Ouverture officielle de la ligne postale jusqu’à Derborence (par étapes). Dès les premiers coups de pioche en 1951, le car postal a circulé pour le transport des ouvriers. Il n’y avait qu’une course quotidienne jusqu’à Derborence. Le voyage était une aventure, le bus partait de Sion à 9:30, mais personne ne pouvait dire quand on arrivait à destination. Le chauffeur devait être équipé d’un pic et d’une masse pour faire face à d’éventuels rochers fraîchement tombés durant la nuit, et qui barraient la route. Le retour à Sion n’était prévu que le soir.
Derborence, c’est entre deux longues arêtes irrégulières qu’il faut d’abord longuement s’élever ; elles sont comme deux lames de couteau dont le dos serait fiché en terre et le tranchant tout ébréché montre son acier qui brille par places, et ailleurs est rongé de rouille. Et, à droite et à gauche, elles augmentent de hauteur, ces arêtes ; à mesure qu’on s’élève, elles s’élèvent elles-mêmes ; et le mot continue à vous chanter doux dans la tête…
C.-F. Ramuz – Derborence
Avec l’aimable autorisation de Madame Marianne Olivieri-Ramuz